Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, il me deplest vous estre sy imlportun de vous
2continuer un mesme propos pour le fet de La Balme,
3non point que je le veulle soubstenir en sa mauvayse cause
4si elle y est que il soit couppable de quelque meschanseté ;
5toutesfoys, monsieur, vous plerra croyre comme chose veritable
6comme la plus grande partie provient pour y avoyr voulu
7mettre ung aultre que ledit La Balme. Je husse esté fort
8satisfait à mon espeoir comme auparavant je husse esté
9requis dy employer se peu de povoyr que soit en moy
10pour la garde des chasteaux de La Mure seux qui ont
11cherché toutes les occasions de demettre cestuy La Balme
12se fussent pour lors offers dy entrer en garde ; je ne fusse
13point en se enuy et regret que lon veulle getter le chat
14au jambes dun bon et fidelle soldar pour luy fère encroyre
15quil aye mangé le lard, c’est à dire que aye fait bruler
16le chasteau se que je me suis voulu enquerir de la
17verité. Et comme vous pouvés, monsieur, considerer coment
18ses vieulx chasteaux sonctz entretenus et conservés
19puis quil sont au roy, car lon ma dit pour asseurance que
20tous les planchemans estoint à dymy abatus et les soldars
21assés [à ces] grandes froydures comme jeans dissoulus et inconsequens
22sen sont chauffés et pour mieux vous fère croyre plus
23de mal contre se pauvre soldart qui sest endebté
24jusques au bout et quil luy est du des contributions
25plus de cinq ou six cens livres quil doit comme je say
26pour verité quil est endebtté, meintenant lon le veut
27poyer de sette monoye, il vous plerra me pardonner
28si jen dis librement mon avis car les jans ne doyvent
29point estremescontantés sans propos et où il ny a
30pas les faustes telles que lon veut fère trover
31plus mauvayses quelles ne sont. Monsieur, je ne la vous
32ferey plus longue, cregnant vous importuner. Lon
33dit communement quavant de juger il faut ouyr partie
34possible le tout estre connu par vous à la verité, il me senble
35necessité que les soldars nont pas eu le boys et à faute
37comme je scay pour vray quil na pas heu se quil debvoit
38[235 v°] recepvoyr de ses contributions. Pour la crainte, monsieur,
39que jey de vous estre enuyeux de ce fait, finerey
40la presente par mes humbles recommandacions à votre
41bonne grace, priant le Createur,
42monsieur, vous conserver hereusement en bone
43sancté et longue vie. De votre mayson à Grenoble,
44se XVe febvrier.
45Votre humble à vous fère service
46sassenage.